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Comment se constituer un réseau : 17 conseils pour les timides
Réseautage pour timides : 17 moyens pour réussir
En affaires, le réseautage est la clé du succès. Il vous permet de trouver des emplois, recruter des talents et identifier clients et investisseurs potentiels.
Mais se créer un cercle social est une rude épreuve pour les timides – surtout les geeks. Cette pratique peut leur sembler artificielle ou malhonnête. Ou alors, ils cherchent à l’éviter par peur du rejet. Cette résistance peut nuire à leur carrière et à leurs projets d’avenir.
[ Read the English version: “How to network: 17 tips for shy people” ]
« Le réseautage, n’est pas qu’une mode », dit Keith Ferrazzi, auteur de Never Eat Alone (Ne mangez jamais seul), un best-seller sur cette pratique liée à la réussite professionnelle. C’est une activité moderne qui permet de tisser de véritables relations basées sur une générosité mutuelle. De bons réseaux reposent sur de bons rapports – vous ne pouvez bâtir votre carrière ou votre entreprise sans eux. Nous avons tous besoin d’un petit coup de pouce à un moment ou l’autre.
Heureusement, le réseautage se fonde sur un ensemble de compétences sociales que toute personne intelligente peut acquérir. En voici 17 à mettre en œuvre dès maintenant.
Commencez par ce que vous connaissez
Si vous êtes timide, approcher des inconnus peut être source d’angoisse. Commencez lentement, en renforçant d’abord vos contacts avec vos parents et amis.
« Vous pouvez vous créer un réseau sans jamais aborder quiconque à froid », dit Lynne Sarikas, directrice du centre de carrières en administration des affaires de l’université Northeastern. « Commencez par quelqu’un que vous connaissez bien plutôt qu’un étranger – ça vous aidera à démystifier le processus. C’est comme ça qu’un timide apprend à plonger. » Après quelques conversations faciles, votre confiance va grandir.
Lorsque vous avez acquis un brin de courage, élargissez votre champ d’action – aux diplômées de votre promotion par exemple. Un réseau d’anciens étudiants est une vraie mine d’or – c’est d’ailleurs pour ça qu’il existe! Contacter d’ex-confrères n’est pas vraiment une communication à l’improviste. Après tout, eux aussi ont rejoint ce réseau pour établir des relations.
Ne vous excusez pas
Les introvertis et réseauteurs en herbe ont tendance à s’excuser lorsqu’ils demandent de l’aide : ils pensent qu’ils s’imposent alors qu’ils essaient simplement de créer de bonnes relations.
« Ils ont l’impression de demander une faveur, dit Sarikas. Ils pensent qu’ils ne méritent pas qu’on leur consacre du temps, alors ils s’excusent d’en demander. »
Se « disculper » de ce crime imaginaire vous fait passer pour un amateur. Arrêtez ça! Les excuses inutiles témoignent d’un manque de professionnalisme et de confiance. Vous n’avez pas à vous faire pardonner de demander de l’aide. Ni de vous excuser de vouloir en savoir plus sur une autre personne. En matière de réseautage, on s’attend à ce qu’un jour ou l’autre, vous renvoyiez l’ascenseur. Donc, faites-vous confiance.
Ayez l’air de bonne humeur
Souriez ! « C’est une règle simple mais fondamentale que les gens oublient trop souvent », dit Peter Handal, président du conseil et PDG de Dale Carnegie & Associates (Dale Carnegie a – littéralement – écrit le livre sur le réseautage en… 1936 : Comment se faire des amis et influencer les autres). Arrêter de penser que vous détestez cette pratique et de vous présenter à une réunion ou une soirée avec une mine d’enterrement. Un air mécontent – toute expression trop sérieuse – est à proscrire. Les gens ont beaucoup plus tendance à se rapprocher d’une personne qui leur dit bonjour avec un grand sourire que d’un grincheux qui le fait du bout des lèvres. Il ne s’agit pas non plus de faire le clown, simplement d’avoir l’air heureux en saluant autrui.
Choisissez votre moment
Se joindre à un groupe déjà bien engagé dans une conversation animée peut s’avérer intimidant. Se glisser dans une discussion, même si elle vous intéresse, demande un certain doigté. Ne faites surtout pas une entrée brutale en proférant une opinion tranchée. Cela peut jeter un froid et faire taire tout le monde. La meilleure façon de s’insinuer en douceur est de sourire et d’écouter pendant quelques instants.
« Lorsque vous déceler une ouverture, vous pouvez posez une question à la ronde, dit Handal. Vous augmentez votre crédibilité en demandant aux gens leur avis. » Autre avantage : poser une question est bien moins intimidant que de se lancer dans un long discours ou de claironner sa propre opinion.
Écouter pour qu’on vous écoute
L’un des aspects les plus importants soulevés par Carnegie dans Comment se faire des amis est que tout le monde aime parler de soi. Pour une personne timide plus que pour un extraverti, c’est de l’or en barre : beaucoup n’écoutent pas quand d’autres parlent; ils peuvent paraître attentifs mais n’attendent en fait que la première occasion pour prendre la parole. Pour un timide, écouter est plus facile que parler. Donc – soyez bon public. N’ignorez pas la conversation mais n’attendez pas avec angoisse le moment où vous devrez y participer. Écoutez. Si vous laissez les gens parler de leurs expériences et donner leur opinion – et que vous leur témoignez un intérêt sincère – la seule chose qu’il se rappelleront c’est qu’ils ont eu une excellente conversation avec vous. Et vous n’aurez pas eu besoin de dire grand-chose.
Ne perdez pas la carte
« Ayez toujours vos cartes de visite en poche, dit Handal. C’est un moyen efficace de laisser votre nom pour que les gens s’en souviennent. » C’est d’autant plus vrai si vous êtes timide. Le réseautage vous venant difficilement, pas question de gaspiller les contacts que vous vous forcez à établir. Si vous avez réussi à sortir de votre coquille et à créer un rapport fructueux, aussi bref soit-il, ne le laissez pas s’évanouir. Il faut profiter de chaque occasion. N’attendez pas que votre nouvelle relation vous demande votre carte. Elle pourrait ne pas y penser. Offrez-la-lui en en l’assurant qu’elle peut vous contacter sans problème. Il est très probable qu’elle vous rendra la pareille. Et voilà : vous venez d’établir un rapport solide, et possiblement durable.
Dites leur nom
« Les gens aiment bien entendre leur nom », note Handal, rappelant un autre des principes de base de Carnegie : pour tout le monde, leur nom est un son agréable à l’oreille. Lorsque vous rencontrez quelqu’un, utilisez immédiatement son nom dans la conversation – ça le mettra à l’aise. Cela montre aussi que vous êtes attentif et donne l’impression qu’il s’agit d’une rencontre entre amis plutôt qu’une réunion entre étrangers. Si cette tactique vous semble fausse, pensez à ce que vous ressentez lorsque qu’on prononce votre nom dans une situation semblable. Ce n’est pas de la manipulation – simplement de la politesse. Ça peut aussi vous aider à vous souvenir de quelqu’un – au moment présent et dans l’avenir : un atout de plus à votre gamme grandissante de compétences sociales.
Soyez vous-même
Beaucoup de professionnels timides pensent qu’ils doivent se muer en extravertis pour faire du réseautage. C’est faux. Évidemment, vous devez faire un peu plus d’efforts que si vous restiez chez vous à lire le journal. Mais vous n’êtes nullement obligé de vous transformer en cabotin.
« Et pas besoin non plus de jouer les flatteurs », dit Keith Ferrazzi. L’ennui avec ces gens-là, c’est qu’ils sont mal intentionnés : ils ne veulent pas aider les autres, seulement s’aider eux-mêmes.
Si vous êtes timide et intelligent, allez-y avec ça. « Soyez la personne authentiquement gênée et maladroite que vous êtes. Ça peut être attachant. N’essayez pas de passer pour quelqu’un d’autre », ajoute Ferrazzi.
Autrement dit, ce n’est pas grave si vous êtes un peu gauche en société. Ne vous en excusez surtout pas.
Réseau, réseau, réseau
Se construire un cercle social n’est pas réservé au monde du travail. Tout ce qui vous fait sortir de chez vous peut être du réseautage. Au lieu de bavarder en ligne, rejoignez un club. Si vous aimez les jeux vidéo, allez assister à l’un des événements. Vous adorez lire ? Fréquenter un cercle de lecture.
« Ce n’est pas parce que vous êtes un professionnel de la technologie que vous devez vous limiter aux congrès de technologie, dit Lynne Sarikas. La personne assise devant vous à un match de hockey est peut-être à l’emploi d’une entreprise pour laquelle vous aimeriez travailler. Vous pourriez être assis derrière elle pendant toute la saison et ne jamais le savoir si vous ne lui adressez pas la parole. »
L’avantage de mêler réseautage et plaisir est que la conversation en devient plus facile. Pendant que vous participez à des jeux de société, demandez à votre voisin ce qu’il fait dans la vie. Pourquoi pas ?
Mettez vos loisirs au… travail
Même vos passe-temps peuvent vous être utiles lors d’événements professionnels. Si vous vous retrouvez par exemple dans une salle pleine d’inconnus lors d’un congrès ou d’une réunion de technologie, allez droit à ce qui vous intéresse le plus. « Quand vous parlez de choses qui vous passionnent, votre visage s’éclaire et vous paraissez plus sympathique, dit Ferrazzi. Nul besoin de trouver d’intérêt commun – il suffit de partager vos intérêts. » Les gens ont leurs propres loisirs, mais sont souvent à la recherche de nouvelles activités. Si vous faites quelque chose de captivant en dehors du travail, parlez-en. On se rappellera de vous plus facilement : vous êtes celle qui fait de la plongée sous-marine ou ce gars qui aime tricoter.
Trouver un allié
Peter Handal note que les timides qui assistent à une conférence ont tendance à s’agripper à une seule personne avec qui ils passeront le plus clair de leur temps. C’est évidemment plus facile, mais essayer de ne pas vous limiter à cela.
Il y a une issue dans ces cas-là, dit Handal. Demandez à votre nouvel ami s’il connaît quelqu’un d’autre qui assiste à la conférence. Admettez que vous êtes timide ou que vous voulez agrandir votre cercle social : transformez votre nouveau copain en allié. Cela facilitera probablement le réseautage pour tous les deux. Demandez-lui s’il peut vous présenter à des personnes qu’il connaît. « C’est une façon simple et agréable pour les timides de faire plusieurs relations à la fois », dit Handal.
Soyez généreux
Parfois, les introvertis ont du mal à se créer un réseau parce qu’ils pensent n’avoir rien d’important – emploi ou contacts – à offrir.
C’est vrai que le réseautage fonctionne mieux lorsque vous avez quelque chose à apporter à la relation, dit Keith Ferrazzi. Mais vous avez toujours quelque chose à apporter. Un intérêt sincère pour une autre personne, même une flatterie ou un encouragement, est une forme de générosité. Ça montre que vous êtes capable de penser à autrui plutôt qu’à vous-même – ce qui peut s’avérer très utile pour se tisser un bon réseau.
« Soyez authentique, partagez vos passions, et aidez les autres à se sentir bien dans leur peau ou à réussir dans la vie – c’est tout ce que vous devez faire pour vous créer un cercle social », dit-il.
Soyez prêt
Si vous craignez de paniquer ou de rester muet dans un nouveau contexte, préparez-vous à l’avance. Pensez à des questions pour briser la glace au lieu de rester planté là à transpirer. Si vous assistez à un événement dans le but précis de trouver un nouvel emploi, préparez votre « discours d’ascenseur », dit une employée de recrutement de la société Feldman. Pensez aux genres de questions qu’on pourrait vous poser, par exemple pourquoi vous cherchez-vous un emploi? Vous pouvez même créer des moments dans la conversation pour laisser place aux questions plutôt que de parler sans arrêt. Ayez des réponses brèves et claires à l’esprit. « Votre argumentaire doit attirer l’attention pour surmonter les interruptions et compenser le manque d’intimité », ajoute-t-elle.
Faites un suivi
Partager des informations – sites web, articles, rapports ou numéros de téléphone– vous donne de la crédibilité, dit Lynne Sarikas. Si vous vous lancez dans une discussion sur un sujet que vous connaissez bien et promettez d’envoyer un rapport ou un article par courriel à la personne que vous venez de rencontrer dans l’avion – demandez-lui sa carte et ne manquez pas de vous exécuter.
« Lorsque vous faites ce que vous dites, cela montre que vous tenez parole », dit Sarikas. Si vous n’agissez pas, vous n’êtes qu’un autre beau parleur.
Cela donne également une dimension d’avenir à la relation. Même si cette personne n’a pas de poste ou de piste de recherche à vous suggérer, peut-être qu’elle en aura un jour et pourra vous joindre à ce moment-là.
Faites-vous rejeter
Dans vos activités de réseautage, vous allez rencontrer des gens qui ne peuvent ou ne veulent pas vous aider. Certains seront même impolis. D’autres, trop occupés pour faire la conversation. Vous allez croiser des gens qui ne vous aiment pas et d’autres que vous n’aimez pas non plus. Vous allez peut-être diverger d’opinion sur quelque chose d’important. Vous pourriez trouver la personne arrogante – elle pourrait vous considérer insignifiant.
« C’est la vie », dit Sarikas. Ne vous sentez pas responsable et n’y pensez pas trop : cela ne veut rien dire sur vous-même. Le courant ne passe pas dans tous les cas : on n’épouse pas chaque personne qu’on rencontre, on ne devient pas ami ou partenaire de n’importe qui. Rencontrer des gens et ne pas avoir d’atomes crochus – ça fait partie du processus.
Accepter le risque
Lorsque vous aurez surmonté votre peur du rejet, ça devrait être beaucoup plus facile de faire des tentatives de réseautage et d’engager des conversations avec de parfaits inconnus.
« Votre voisin dans un banquet ou un avion se sent peut-être aussi mal à l’aise que vous. Il vous sera reconnaissant de briser la glace », dit Sarikas. Peut-être que cette personne se révélera un contact précieux ou saura exactement qui vous devriez rencontrer. » Ne pensez pas que tout le monde sauf vous a parfaitement réussi dans la vie. Il y a beaucoup de gens timides dans le monde. C’est rare de trouver quelqu’un qui ne se soit jamais senti mal à l’aise en société. Peut-être que la personne assise à côté de vous deviendra votre meilleur ami. Peut-être que non – mais vous ne le saurez jamais si vous n’essayez pas.
Consultez un psy
Si vous ne pouvez vous ouvrir aux gens et partager un peu de vous-même, vous ne pourrez jamais vous tisser un réseau. Si vous êtes absolument incapable de vaincre votre timidité, Keith Ferrazzi recommande de consulter un thérapeute qui pourra vous aider à comprendre pourquoi vous êtes si timide – et vous donner des outils pour surmonter l’obstacle.
« Votre capacité d’être intime avec autrui est au cœur du réseautage, dit-il. Les timides se sentent seuls au fond d’eux-mêmes et aspirent à plus d’intimité. Ils manque simplement de courage et de confiance pour y accéder. »
Traduction par Daniel Pérusse